Entre février et avril 2023, nous avons construit notre second bateau de peaux (pour le premier, réalisé l’an dernier, voir le post ci-dessous Un premier bateau de peaux … !).

En construisant successivement ces embarcations,  nous apprenons au fur et à mesure les arcanes techniques de cette tradition, perdues depuis bien longtemps en Europe (sauf dans quelques « zone refuge » : Irlande, Pays-de-Galles, notamment). Cet exemplaire est presque similaire au précédent, mais nous avons complétement revu les modalités de préparation et de couture des peaux. A l’issue de la dernière session de construction, nous avons pu le tester sur un plan d’eau.

Le principe de construction des bateaux de peaux, dans leurs différentes variantes, est d’assembler une armature légère destinée à jouer le rôle structurel et de la recouvrir d’une ou plusieurs peaux animales assemblées pour assurer l’étanchéité de la coque. Dans le monde, où ce type d’embarcation était courant, les peaux étaient fabriquées à partir d’un large éventail d’animaux terrestres et marins (bovidés, équidés, cervidés, morses, phoques). Des armatures tressées en vannerie (saule, noisetier, bambou), de bois flotté, de lattes fendues, d’os de mammifères marins, voire en bois de cervidés, sont répertoriées, certaines pouvant relever d’un assemblage composite.

Pour ce qui concerne cette embarcation (que nous avons baptisée « La Galande »), son armature est en perches de saule et noisetier, maintenues par un tressage de brins d’osier (tradition des « bateaux paniers » d’Europe atlantique). Elle est couverte par trois peaux de bisons. Les liens sont réalisés en lanières de peaux (cervidé). Ce projet a été mené avec le concours de Caroline Chomy, vannière, et d’Alexis Albert (Gestes Racines).

Long. : 4, 70 m – larg. : 1,20 m – creux : 0,60 m – perches de saule et noisetier, brins d’osier, couverture par 3 peaux de bisons, liens en peau – 4 à 6 pagayeurs.